[maître]

Le labyrinthe

De mémoire d’homme il a toujours existé. Son ombre menaçante a toujours assombri les cœurs de ceux qui vivaient non loin de lui. Il est terrible mais il intrigue tous ceux qui ont entendu parler de lui. Certains en ont fait le tour et ils disent, du moins ceux qui sont revenus, que d’étranges pensées les ont hantés lorsqu’ils se trouvaient un peu trop près de lui, ils ne sont d’ailleurs pas d’accord quant à sa taille mais au moins ce monstre a une taille définie. Et ils s’accordent tous pour dire qu’il n’y a qu’une entrée à ce cauchemar.

De tous temps, des êtres courageux, imprudents ou simples d’esprit, sont entrés dans le Labyrinthe. Jamais personne n’en est ressorti, même ceux qui ne voulaient au départ ne mettre qu’un pied dedans, pour essayer d’être courageux devant leurs amis, à chaque fois ils avançaient un peu plus loin et continuaient leur chemin sans écouter ce qu’on leur disait et finissaient pas disparaître de la vue de ceux qui étaient là pour assister à cet acte de courage, ou de folie, selon les opinions.

Car ceux qui habitent près du Labyrinthe savent… oui ils entendent des choses, surtout lorsque la nuit est d’un noir pur, ils entendent… Il y a des murmures, des souffles terriblement irrésistibles mais aussi très terrifiants qui les supplient de venir, d’approcher… Mais la terreur aidant, ils arrivent à ne pas se laisser avoir, car ils sont les spectateurs de ce qui se passe dans le monstre. Lorsque quelqu’un entre dedans, ils sont aux premières loges pour entendre les cris de terreur… Ils entendent également des craquements sourds, comme si les buissons s’arrachaient les racines du sol pour pouvoir se déplacer et changer le dessin du labyrinthe. Les habitants entendent également des bruits de course alors qu’ils n’ont vu personne entrer, comme si un ou plusieurs monstres hantent cette entité végétale infernale. C’est pourquoi ils ont déménagé, préférant ne pas être les témoins de la punition des fous qui ont osé s’aventurer dans la bête. Mais même plus loin, ils sentent sa présence terrible en leur cœur.

Selon eux, il faut avoir perdu la raison pour oser entrer dans le Labyrinthe.